CATASTROPHES NATURELLES ET CONFLITS : 30 MILLIONS DE PERSONNES «DÉRACINÉES»

Calamités, affrontements violents, guerres larvées sur fond de crises politico-sociales… Le berceau de l’humanité est le cœur névralgique des personnes «déplacées internes». C’est ce qu’indique le rapport de l’International displacement monitoring center (IDMC), publié en mai 2018. L’étude note par ailleurs un léger tassement, à l’échelle mondiale, du nombre des personnes déracinées sur un an.
Une catastrophe naturelle est un caprice d’un événement naturel plus ou moins violent, du cours normal ou ordinaire d’un phénomène géodynamique (tempête, cyclone, orages, glissement de terrain, séisme, éruption volcanique, tsunami, inondations….). Cet événement peut être mal prévenu, sous-estimé, clairement identifié ou non. Quant aux personnes «déplacées internes», ce sont celles qui ont été forcées de quitter leur lieu d’habitation d’origine. Ces personnes déplacées se distinguent des personnes réfugiées du fait que ces dernières ayant franchi les frontières de leur pays d’origine qui n’assure plus leur protection, perdent leur citoyenneté. Alors que l’Etat est juridiquement responsable de la protection des personnes déplacées internes.
A ce propos, l’année 2017 aura été particulièrement difficile pour des dizaines de millions de personnes et pratiquement dans toutes les régions du monde. C’est du reste ce que mentionne le rapport de l’Observatoire des situations de déplacement interne (IDMC) et le Conseil norvégien pour les réfugiés( NRC). L’étude divulguée en mai 2018, parle du sort de quelques «30 millions de personnes qui ont été victimes des catastrophes naturelles et autres conflits». L’essentiel des nouveaux déplacements liés aux conflits sont circonscrits en Afrique subsaharienne.
Les zones identifiées étant d’une part la région des Grands Lacs, avec la République démocratique du Congo, mais également l’Ethiopie en Afrique de l’Est, l’Erythrée dans la Corne de l’Afrique et, bien sûr, les affrontements au Soudan du Sud.
«Hausse des cas de déplacés du fait des conflits»
Une situation qui a poussé environ cinq millions d’Africains à quitter précipitamment leur foyer. En République démocratique du Congo, par exemple, on a enregistré plus de deux millions de personnes déplacées, à cause notamment de la crise dans la région du Kasaï. Une région plongée dans des violences inouïes depuis le mois d’avril 2016. A l’origine de cette crise qui perdure, la révolte d’un chef coutumier, Kamuina Nsapu, contre le pouvoir de Kinshasa. Face à la répression du régime du président Joseph Kabila, la région du Grand Kasaï, jusque-là considérée comme un havre de paix, s’embrase et se meurt à petit feu: massacres, exécutions publiques, violences généralisées. Une réalité qui n’est pas sans rappeler les plus sombres heures de l’histoire du Grand Congo.
Entre janvier et août 2017, le pays de Patrice Lumumba comptait déjà près d’un million de personnes déplacées internes à cause des conflits, devançant par la même occasion un pays comme la Syrie avec un peu plus de 960 mille et 920 mille pour l’Irak.
