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Cameroun : plus de 200 commerces détruits à Douala

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crédit photo:Mathias Mouendé Ngamo

Au marché Congo de Douala, Ales vendeurs déplorent la perte de marchandises évaluées à des centaines de millions FCFA pendant les déguerpissements survenus dans la nuit de  26 février 2016.

Des coups de marteau ont retenti le lundi 29 février 2016 au marché Congo de Douala. Les pieds dans les décombres, des jeunes commerçants s’attèlent à assembler des bouts de lattes et autres planches pour bâtir un abri de fortune. La baraque servira désormais d’échoppe pour exposer  les différents articles de ces « débrouillards », dont les commerces ont été détruits.

Les engins destructeurs sont arrivés dans la nuit du vendredi 26 février 2016 peu avant 21 h, plusieurs heures après la fermeture. Selon les commerçants déguerpis, les bulldozers ont démoli plus de 200 boutiques construites en matériaux provisoires. Les menuisiers, tapisseries et étals de tissus ont été ciblés. «  Les commerçants ont perdu beaucoup de marchandises. Les engins ont broyé des machines de menuiseries, des ballots de tissus, des meubles », déplore Etienne Tonfack, le président de l’Association du marché Congo de Douala.

Etienne Tonfack estime les pertes à des centaines de millions de FCFA. Dans sa propre boutique, il estime des dommages enregistrés à plus de 500000 FCfa. « Dans ma boutique j avais deux salles à manger qui coûtaient 130000 et 85 000 FCFA, j avais aussi deux classeurs qui coûtaient chacun 150000 FCFA. Je n’ai rien pu récupérer », détaille Etienne Tonfack.

Une autre commerçante appelée en pleine nuit de vendredi a assisté impuissante à la démolition de son commerce. Elle indique avoir perdu plus de dix matelas dans les caisses.  Les marchands du marché- Congo font savoir que des badauds ont en outre emporté d’autres marchandises pendant les déguerpissements.

Les policiers avaient déployé deux camions pour bloquer les entrées du marché et empêcher les commerçants de sauver leur marchandise, indique un commerçant. Certains vendeurs ont du faufiler  entre les murs pour stopper l’avancée des engins. Une altercation s’en est suivie. « Les bulldozers sont allés se garer dans l’esplanade du commissariat de sécurité publique du 3eme arrondissement où étaient stationnées d’autres voitures de la communauté urbaine de Douala. On a envoyé deux camions antiémeutes pour disperser les commerçants » raconte un déguerpi.

Les commerçants de Congo reconnaissent que des croix de Saint André ont été apposées sur leurs boutiques le 17 février 2016. L’inscription sur les murs les accordait 24 heures pour quitter les lieux. Les vendeurs disent ne pas avoir été sommés. Ils assurent qu’ils se sont alors rapprochés du coordonnateur du marché, Nsangou Mama qui leur a affirmé ne pas être au courant de cette initiative.

Lundi 29 février 2016, les déguerpis ont ouvert une fiche de recensement et une pétition qui sera déposée chez le gouverneur de la région du Littoral et chez le préfet du département du Wouri, pour dénoncer cette situation.

Mathias Mouendé Ngamo

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