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Cameroun : l’exploitation des carrières de sable en question à l’Ouest

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le sable jpgLe mois de septembre 2014, il pleuvait des cordes sur la ville de Bafoussam et les localités environnantes. La vingtaine de kilomètres qui sépare le chef-lieu de la métropole régionale des carrières de sable de Takouche à Baleng est impraticable. Les grands trous qui jonchent cette route non bitumée sont autant de lits des marres d’eau. Ce qui ne facilite pas le déplacement des villageois.

Des hommes et des femmes y vivent inconsciemment sous la menace d’un éventuel glissement de terrain à cause de la forte exploitation des espaces par des jeunes gens en quête de leur pain quotidien.

Au niveau des exploitations tenues par le Fo’o des Baleng, les séquelles de la dégradation de l’environnement sont plus marquées.. Presque des pans entiers de collines qui jouxtent le lac de Takouche ont lâché. Un peu comme au niveau de la Falaise de Banefo dans la commune de Bafoussam IIe. Depuis plus d’une dizaine d’années, cette falaise a été le lieu de dégradation d’une importante nappe de la couche terraine. Ce qui fait que les sols naguère fertiles ont perdu d’importantes couches d’humus. D’où la baisse des récoltes agricoles, selon certains cultivateurs cette zone n’est pas le site de l’érosion dans le département de la Mifi.

Dans la commune de Banganté, on assiste à Balengou à un effritement des collines à cause de l’exploitation des roches  calcaire. Dans la commune de Batie, non seulement les exploitants des carrières ont détruit la flore locale, mais ils ont presque abimé les flancs des montagnes. A Banja, les séquelles de cette dégradation sont moins graves. Mais l’autorité municipale envisage déjà d’encadrer cette activité.

Reste que les militants que les militants des organisations de défense de l’environnement s’offusquent contre cette situation « Nous déplorons le fait que personne ne respecte la législation en matière d’exploitation des mines au Cameroun. Tout le monde recherche son gain, y compris des mairies, sans respecter l’environnement, sans prendre des mesures préventives contre l’affaissement des sols »

Pour Alain Frejus Ngompe, président de l’Association des journalistes pour l’environnement (AJAFE), ce qui se passe notamment à Takouche dans la commune de Bafoussam IIe à Baleng est inadmissible. En une trentaine d’années, les collines qui servent de gisement aux exploitants des carrières ont fondu sous ses yeux. Sans que rien ne soit fait par les pouvoirs publics.

Rappelons que d’après les géographes, la zone de Takouche à Baleng, a été l’épicentre d’un volcan il y a plusieurs milliers d’années. Cette thèse est soutenue par les deux lacs de cratère encore présents dans la zone. Un environnement volcanique ayant favorisé le développement d’une intense activité agricole. Les terres noires et fertiles sont cultivées par la plusieurs paysans alors que les principales carrières de sable sont exploitées par le fo’o des Baleng. Les petits exploitants desdits minerais se contentant d’exercer, en creusant le sable le long de la piste qui dessert cette partie de l’Ouest du Cameroun.

A cause de ce déploiement, l’on redoute aujourd’hui que cette localité soit de nouveau le théâtre d’un autre genre de catastrophe. Celle-ci pourra être lié à la dégradation de son environnement naturel. Car dans le faubourg situé à près de 17 kilomètres de Bafoussam, l’on perçoit les signes précurseurs d’éventuels éboulements de terrain. Les sillons de l’écorce terrestre font désormais partie du paysage de Takouche. Certains pans de montagne affichent une grande cuvette. Elles ont été profondément creusées. En quelques fois, on a enregistré des ruptures ayant causé des pertes humaines.

Guy Modeste Dzudie-Le Messager-

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