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Cameroun : l’Etat veut passer en force un projet immobilier à Warda

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ajafe-wardaUne grogne est en train de monter dans le quartier Briqueterie à Yaoundé. Et pour cause, les occupants du site en face du palais de sports sont la cible d’une opération de déguerpissement pour cause d’utilité publique. Mais depuis prés d’un an, ils attendent le moindre signe des pouvoirs publics pour savoir à quelle sauce ils seront mangés mais rien ne vient.

Pourtant, ces populations, essentiellement installés à cet endroit pour des raisons d’activités économiques, sont informées par des sources informelles que des préparatifs sont avancés pour le démarrage de la construction sur leur site d’un complexe immobilier.

En effet, le ministre de l’habitat et du développement urbain, Jean Claude Mbwentchou a, en décembre 2012, conduit une importante délégation pour la visite de ce terrain, avec les responsables de Liaison Sud Investment and Trading, qui est la société sud-africaine chargée du financement exclusif de ce projet estimé à 32,5 milliards de francs CFA.

Ce complexe immobilier, à réaliser pendant trois ans, sera composé, selon les explications fournies sur le site, de 8 blocs d’immeubles offrant 136 appartements incluant une résidence hôtelière de standing 5 étoiles, d’une capacité de 100 chambres (80 de grand standing, 15 suites Platinum et 5 suites penthouse). Il  y aura également 31 villas exclusives de grand standing, un centre commercial qualifié d’ « exceptionnel » et un centre de conférence international de 1000 places.

Lors de la visite du site du futur projet, les responsables de Liaison Sud investment and Trading étaient confiants et annonçaient le début des travaux dans les six prochains mois, le temps de « régler certains modalités techniques pour démarrer le chantier. Les études techniques et financières sont déjà faites. La zone a été déclarée d’utilité publique » avait déclaré Godfroy Mballa, responsable du futur chantier.

En effet, ce lieu-dit Warda a été déclaré d’utilité publique par le ministre des Domaines le 1er novembre 2012, soit un mois avant la visite de la délégation ministérielle. Cette prérogative de l’Etat induit une procédure pour l’expropriation des occupants du lieu déclaré d’utilité publique. Et c‘est là que le bât blesse. Essentiellement destinée à des activités économiques, cette zone a été jugée stratégique par les hommes et les femmes d’affaires qui y ont installé leurs entreprises. C’est donc avec amertume qu’ils ont appris la fin prochaine de leurs importantes activités commerciales. Les indemnisations ne sont donc pas pour eux une excellence perspective.

Leurs inquiétudes sont d’autant plus grandes que même ces indemnisations ne constituent pas encore une garantie. En effet, les consultations qui doivent être menées dans le cadre de la commission préfectorale chargée de « constater les droits, évaluer les biens en cause et identifier leurs propriétaires et titulaires » n’ont pas lieu.

Les rencontres prévues dans le cadre de l’audit environnemental et social ne se sont jamais tenues. Pourtant, le décret du premier ministre du 14 février 2013 dispose que, « la réalisation d’un audit environnemental et social doit être fait avec la participation des populations concernées à travers les consultations et les audiences publiques afin de recueillir les avis des populations sur l’activité ».

Yvonne Salamatou

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