Quatre ans après le rendez-vous d’Ebolowa, la date et le lieu où se tiendra le prochain comice restent toujours un mystère.
Serait-on entrain d’aller tout doucement vers la signature de l’acte de décès du comice agropastoral au Cameroun ? En effet cela fait exactement quatre ans que les lampions se sont éteints sur le tout dernier rendez-vous du monde rural tenu dans la région du Sud, plus précisément à Ebolowa. On se souvient que le président de la république avait clôturé cet événement de portée nationale en promettant de donner la date, lieu du prochain Comice. Rendu à ce jour, rien ne filtre, c’est le flou qui persiste. A quel niveau le problème se situe–t-il ? Est ce une incapacité des fonctionnaires du ministère de l’agriculture à faire des propositions au président de la république ? Difficile de donner une suite à ces différentes interrogations.
Mais ce que l‘on sait ce que n’est pas la grande sérénité chez les producteurs. Les seigneurs de la terre ou encore les artisans du monde rural ne savent plus à quel saint se vouer. « Si jusqu’ ‘à ce jour nous ne sommes pas encore fixé sur la date et le lieu du prochain comice, c’est un problème. Il est inadmissible qu’évènement qui célèbre les merveilles de la terre, n’ai pas de calendrier arrêté d’avance pour permettre à chaque producteur de s’organiser en connaissance de cause. Avec un tel fonctionnement, nous avons toujours les résultats au rabais » s’indigne Colette Besson, une productrice de manioc dans une banlieue de Yaoundé. « Nous allons tout droit vers le scenario d’Ebolowa ou après Maroua on a attendu près de 23 ans pour organiser le dernier comice. C’est vraiment regrettable pour un pays qui se veut agricole et qui ne parvient pas à faire une programmation claire et nette pour un événement comme celui-là qui célèbre le monde rural. » , s’offusque Merlin Kongha, étudiant à la faculté des sciences agronomiques de Dschang.
Du côté du ministère de l’Agriculture et du développement rural, personne ne daigne vous donner une bribe d’information sur la question sans que l’on ne sache trop pourquoi. La plupart des responsables rencontrés ne souhaitent même pas évoquer ce sujet qui, selon eux, relève de la hiérarchie. Mais une source proche du cabinet qui a préféré requérir l’anonymat nous apprend que le dossier est actuellement sur la table du chef de département et pourrait éventuellement sortir avec des propositions faites au chef de l’Etat.
Le Comice agropastoral est la seule occasion où un hommage solennel est rendu aux agriculteurs, aux éleveurs, aux apiculteurs et pêcheurs, a tous ceux qui concourent à la vie et au développement de ces filières. « Priver donc les producteurs de cet événement, c’est renier la politique agricole qui envisage de « faire du Cameroun une puissance agricole sous régionale où le secteur agricole et un moteur de l’économie nationale assurant la sécurité alimentaire des populations et pourvoyant des devises plus importantes ».
Ne perdons pas de vue, les comices agropastoraux constituent un socle important sur lequel le Cameroun doit s’appuyer pour espérer développer le monde rural et créer l’émulation au sein des populations paysannes. Ce rendez vous est d’autant plus important que le Cameroun est entré de plein fouet dans l’agriculture de seconde génération. La prochaine édition qui est en attente devrait en principe permettre de faire une première évaluation de cette nouvelle dynamique impulsée actuellement sur le terrain.
Ferdinand lemoufouet