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Cameroun : les bouteilles en plastique envahissent les caniveaux

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bouteilles plastiquesLe laisser-aller ambiant en matière environnementale a engendré une image laide des villes avec entre autres, la prolifération des bouteilles en plastique vides. Les entreprises productrices et utilisatrices de ces bouteilles ont démissionné.

Les bouteilles  en plastique vides sont de plus en plus nombreuses dans les grandes villes du Cameroun. Malheureusement, on les trouve plus dans les drains, les cours d’eau, les dépotoirs publics. Les habitudes de consommation des camerounais ayant évolué vers la modernité, les emballages plastiques des  boissons gazeuses, l’eau minérale, les huiles de table et de beauté,  sont en augmentation exponentielle depuis pratiquement dix ans.

La société de collecte des ordures ménagères dénommée Hysacam, estime que sur les 700 tonnes d’ordures collectées par elle par jour, 14 tonnes sont des déchets non biodégradables. Certains experts affirment que 05 des 14 tonnes non biodégradables sont des bouteilles en plastique. Celles-ci encombrent les canaux hydrauliques, réduisent à néant les efforts de curage de caniveaux, provoquent des inondations, enlaidissent des villes.

Le drame ici est que l’on retrouve pêle-mêle dans les drains et les dépotoirs, les bouteilles en Pehd (polyéthylène haute densité), en Pet (polyéthylène trephtalate), en Pvc (polychlorure de vinyle). Ce qui suppose que le recyclage impose un effort surhumain, tant il est vrai qu’ils sont incompatibles, pour être recyclées ensemble. Par exemple, une bouteille en Pvc empêche le recyclage de 20.000 bouteilles en Pet. De toutes les façons, il n’existe aucune structure de recyclage de bouteilles en plastique digne de ce nom au Cameroun. Pour les populations riveraines des rivières et autres caniveaux, qui vivent les affres des inondations du fait de l’encombrement des drains par ces bouteilles, la tendance est de les brûler. Or selon les experts en environnement, il s’agit d’une technique dangereuse : « L’incinération des bouteilles en Pvc et en Pet en même temps, provoque des émanations chimiques aux conséquences désastreuses pour les écosystèmes. » Plus grave, c’est une inclination polluante. Parce que,  lorsqu’on brûle seulement des bouteilles en Pvc, les atomes de chlore qui détruisent la couche d’ozone, sont non seulement libérés, mais les stabilisants hautement polluants qui entrent dans la formation du Pvc comme le plomb et le cadmium s’évaporent dans la nature avec des possibles répercussions cancérigènes sur l’Homme.

Issue incertaine

Au ministère camerounais chargé de l’environnement, le problème des bouteilles en plastique vides n’est pas à l’ordre du jour. L’exigence de demander aux entreprises de suivre le cycle de vie de leurs emballages est une chimère. L’on s’y contente de reconnaître qu’une loi pour gérer cette situation et contraindre les entreprises à recycler leurs emballages existe. De fait, les sociétés de fabrication de Pvc comme SOFAMAC, Icrafon, Plasticam… et d’utilisation de bouteilles en plastique comme SOADI et SCR MAYA (huile alimentaire), CAMLAIT (lait et yaourt), UCB (jus de fruits), Gandour (lait de beauté)… ne disposent, non seulement pas d’unités de collecte de leurs emballages polluants, mais n’ont engagé aucune action de sensibilisation auprès des populations, sur les risques de pollution qu’engendre l’incinération incontrôlée des bouteilles en plastique.

Cette permissivité au Cameroun est le résultat d’une volonté de créer des lois uniquement pour satisfaire la communauté internationale et répondre aux différentes dispositions des traités internationaux signés. Toutefois, il faut noter que la société des brasseries du Cameroun  (SABC) essaye un temps soit peu de se démarquer de cette irresponsabilité ambiante. Elle vient de mettre sur pied un véritable programme de récupération de ses bouteilles  en plastique vides d’eau minérale Tangui.

 Josué yetna

 

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