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Cameroun : les bidonvilles ont la peau dure

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brazzaLa promiscuité, la dépravation des mœurs et les maladies sont monnaie courante en ces lieux.

La Journée mondiale de l’habitat s’est célébrée  sur le thème « Donnons la voix aux bidonvilles ». A Etam-Bafia, Briqueterie, Elig-Edzoa, Mvog-Ada, entres autres quartiers populaires de Yaoundé, l’information est passée inaperçue. Du coup, la journée d’hier avait la coloration du quotidien habituel. Dans ces quartiers, tout au long de la route ainsi qu’à l’intérieur, les rigoles sont bourrées de déchets et dégagent des odeurs nauséabondes.
Des cases délabrées aux fondations attaquées par les eaux de ruissellement, sont accrochées aux pans des collines avec des toitures serrées les unes contre les autres. Dans la capitale, ce type d’habitat s’est essentiellement développé dans les zones marécageuses. Ce qui donne l’impression que le moindre coup de vent est susceptible de les emporter.

Au cœur du quartier Etam-Bafia, vit depuis cinq ans Marguerite N., vendeuse de fruits au marché Mvog-Mbi. Cette mère de trois enfants loge dans un studio qu’elle loue à 20 000 F. Elle occupe les lieux avec sept familles dans une concession de huit studios en planche. « On se partage tout ici, de la cour à la cuisine jusqu’aux toilettes dont l’état de salubrité laisse à désirer », confie-t-elle. Ce qui laisse la plupart des occupants perplexes quant à leur train de vie. « Les conditions de vie dans ce quartier sont très difficiles. Les toilettes sont presque pleines et nous avons pas mal de problèmes liés notamment à la cohabitation avec les souris, les moustiques, les cancrelats, etc. », précise Christophe P., menuisier. Et de poursuivre : « A cette série de difficultés, il faut ajouter le manque criard d’eau potable et les vols récurrents».

Pour ce qui est de l’eau potable justement, les populations d’Etam-Bafia s’abreuvent dans une espèce de source nichée dans la partie marécageuse du quartier. Une eau qui serait plutôt un grand danger pour ces hommes, femmes et enfants qui la consomment quotidiennement. « Bon nombre d’habitants d’ici souffrent fréquemment de violents maux de ventre, et nous ne doutons pas un seul instant que la cause soit cette eau. Lors de l’épidémie de choléra à Yaoundé en 2011, nous avons cru que nous serions les premiers à être atteints», ajoute un voisin de Christophe P.

Raison pour laquelle le paludisme et les maladies de la peau semblent avoir trouvé leur nid ici. « On compte sur les doigts d’une main les enfants scolarisés dans ce quartier. La majorité, si ce n’est pas le sida qu’ils nous ramènent, ce sont des grossesses indésirées. D’autres deviennent même des drogués et braquent même des résidences privées. Il y a un mois, un jeune braqueur du quartier s’est fait arrêter alors qu’il essayait d’agresser une dame âgée », confie un vieillard du quartier Etam-Bafia. Afin de lutter efficacement contre des maladies récurrentes comme le paludisme, certaines Ong mènent des campagnes d’assainissement.

Assiatou NGAPOUT –cameroontribune.cm-

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