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Cameroun : Le ras-le-bol des ouvriers de Lom Pangar

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2-3Les politiques et les programmes nationaux n’ont pas intégré les normes internationales des droits de l’homme liées aux droits économiques, sociaux et culturels. Du coup, ils ont pour la plupart échoué à répondre à tous ces défis, en particulier en ce qui concerne les grands projets d’infrastructure et d’exploitation des ressources naturelles.

La rencontre avec les ouvriers du projet de construction du barrage électrique de Lom Pangar ne nous démentira pas sur la question. M. Mbenn Joseph La Paix est le chef du personnel de Lom Pangar. Il est revenu au cours de notre entretien sur les conditions de vie et de travail très difficiles. «L’habitat, les conditions de vie, la nutrition, la qualité de la nourriture que nous mangeons sont très déplorables. Nous avons toujours demandé l’amélioration, parce que pour les humains, nous sommes des personnes qui avons droit à la vie», confié-t-il.

Pour les ouvriers rencontrés, il est urgent d’agir très vite face à cette situation qui met en péril leurs vies au quotidien. « Nous avons des problèmes de lits par exemple avec des matelas épaisseur 3 sur un plancher. Nous sommes trois par chambre », soulève un ouvrier rencontré sur le site. Difficile de cacher l’émotion et la colère qui les anime. « Nous avons un problème très sérieux celui de la contamination des maladies à l’instar de l’hépatite B. la qualité de l’eau et de la nutrition est piètre. Le taux de paludisme a augmenté depuis un certain temps. Lorsque nous sommes arrivés, on nous a donné des moustiquaires que nous utilisons depuis deux ans», dénonce un autre ouvrier.

Autant des problèmes et des difficultés que les ouvriers ont bien voulu partager. «Nous avons des problèmes de maladies professionnelles. Nous voulons que le gouvernement et l’employeur écoutent l’opinion publique. Ils doivent comprendre que », confirme un ouvrier. Avant de poursuivre : « Ce qui préoccupe les ouvriers ici, c’est de voir leurs conditions de vies être améliorées. Il y a des prises en charge quand nous sommes malades. Mais, notre employeur ne comprend pas véritablement ce volet. Il limite cela aux maladies professionnelles. Le centre de santé mis à notre disposition n’est pas complet, il s’agit juste des premiers secours. Il s’agit d’une prise en charge partielle quant il s’agit d’une maladie professionnelle ou courante. En plus ce n’est pas le médecin compétent qui détermine la maladie».

Mbong Gilbert, conducteur d’engin, est du même avis que ces collègues. «Au quotidien, le problème que nous avons constaté ici, les patrons ont du mal à causer français, et nous avons du mal à causer chinois. A la suite, les conditions de travail sont plus ou moins difficiles.», affirme-t-il.

Aujourd’hui, il est crucial que l’implication des gouvernements, des entreprises, de la société civile et les investisseurs du monde entier intègrent les trois grands principes de la consultation du Pr John Ruggie «protéger, respecter et réparer». Même si les responsables d’Electricity Development Corporation(EDC) se disent être prêts à remédier à la situation en trouvant des solutions au fur et à mesure que les cas se présentent.

Catherine Aimée Biloa

 

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