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Cameroun-irrigation : les premiers pas du goutte-à-goutte

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896206Importé par gouvernement camerounais en 2009, le système d’irrigation goutte-à-goutte a été testé et introduit avec succès en milieu paysan.

“Inéluctablement, le système goutte à goutte deviendra la technique d’irrigation la plus utilisée au Cameroun”, prédit François Nkeng Peh, un spécialiste en génie rural au Ministère de l’agriculture et du Développement rural (Minader). Depuis trois ans, des kits d’irrigation sont employés avec succès par des petits producteurs dans l’Ouest et le Littoral du Cameroun. L’expérience tarde pourtant à s’étendre, faute d’investisseurs pour commander et en importer en grande quantité afin de satisfaire la demande. Ces outils constitués de packages avec filtres, des tuyaux avec goutteurs et des accessoires (permettant de relier ces tuyaux) ont une capacité d’arrosage pouvant atteindre jusqu’à 12 litres d’eau par heure sur un rayon maximal de 1000 m2.

Économiser l’eau

Comme son nom l’indique, le système goutte-à-goutte permet d’irriguer les champs en distillant une petite quantité d’eau. “Chaque culture ne reçoit de l’eau qu’en goutte”, explique le spécialiste. Contrairement aux arrosoirs et canons d’aspersion utilisés respectivement par les petits producteurs et les sociétés agroindustrielles, cette technologie permet donc de faire une économie d’eau. “Les mauvaises herbes ne reçoivent pas d’eau, souligne le spécialiste. Elles s’assèchent et meurent”.

Cette innovation est même moins contraignant. “Avec les arrosoirs, il faut toute une  journée pour arroser manuellement 2 000 m2. Alors qu’avec le goutte-à-goutte,  on peut programmer le temps d’arrosage en ouvrant la vanne et quitter le champ pour s’atteler à d’autres activités”, estime François Nkeng Peh. La nouvelle technique d’irrigation permet aussi d’apporter aux plantes une quantité d’eau suffisante, qui est déversée “directement à l’endroit nécessaire, au niveau des racines”, précise-t-il. Elle est plus efficace, contrairement à l’arrosoir qui n’irrigue pas en profondeur. “Les plantes ne reçoivent d’eau qu’en surface. Elle ne pénètre pas dans la terre”.

50% de rendement en plus

La probabilité que des parcelles du champ ne soient pas arrosées est alors grande, selon Nkeng Peh. En plus, il faut recommencer l’opération d’arrosage deux à 3 jours plus tard. Dans un rapport intitulé «le système goutte-à-goutte à basse pression : une nécessité vitale dans les zones arides et semi-arides», un groupe d’experts relève les avantages du goutte-à-goutte : “la distribution de l’eau dans le champ est uniforme. Conséquence, le producteur obtient une croissance homogène de ses plantes”. Ce qui favorise l’augmentation tant qualitative que quantitative du rendement. “Le producteur obtient en moyenne 70 tonnes d’oignons par hectare, contre 40 tonnes  avec l’irrigation classique”, vante le rapport.

Le goutte-à-goutte favorise également la conservation des sols. Utilisés pour l’aspersion, les canons détruisent les sols. “En projetant de l’eau à 30-40 mètres plus loin, ils déversent de grandes quantités d’eau qui s’abattent sur le sol et provoquent de l’érosion, ou encore déchirent les feuilles des plantes”, conclut Nkeng Peh.

Anne Matho

http://annematho.wordpress.com/

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