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Cameroun -Extrême-Nord : seulement 25,95% de la population ont l’accès à l’eau potable

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eau-potable-cameroun  Selon les dernières statistiques du comité régional de suivi d’accès à l’eau et à l’assainissement dans la région de l’Extrême-Nord, et qui datent du mois d’octobre 2012, seulement 25,95% de la population a accès à l’eau potable.

Concrètement, 2 335 500 personnes sur les trois millions d’habitants que compte la région, soit 75 %, n’ont pas accès au précieux liquide. A cette date aussi, seulement 580 forages à motricité humaine étaient fonctionnels sur les 3080 répertoriés. La région comptait aussi 333 puits équipés dont 111 étaient en panne. Alors que l’organisation Mondiale de la Santé (OMS), préconise le ratio d’un point d’eau pour un maximum de 250 personnes, ces données montrent à suffisance les difficultés que traverse la région de l’Extrême-nord depuis la nuit des temps.

Depuis lors, de nouvelles infrastructures  ont certes été réalisées dans le secteur, mais pour les experts, ils restent cependant largement en deçà de la moyenne. Très largement. Et la tendance constatée en 2012 est la même aujourd’hui.

Malgré l’absence des statistiques actualisées, le chef service régional de l’Eau à la délégation régionale de l’Eau et de l’énergie parle de 4000 à4500 forages et puits disséminés dans la région. Nul ne peut cependant dire combien sont fonctionnels. « Il ya des nombreuses ONG et partenaires de l’Etat qui interviennent dans la construction des forages. Cette année 2015, dans le cadre de la 5° phase du projet japonais d’hydraulique rurale, 132 forages vont être construits dans les départements du Diamaré et du Mayo-Kani. C’es deux départements sont les zones d’intervention de ce projet financé par l’Agence japonaise de Coopération internationale (JICA) »indique-t-il.

A en croire le fonctionnaire, au moins 150 à 200 forages sont construits chaque année dans la région de l’extrême-Nord par l’Etat, à travers le Bip et certains ONG. « Nous voulons rattraper le gap du déficit d’eau potable en zone rurale. Pour les agglomérations de plus de 5000 habitants, il faut des projets d’adduction d’eau » explique-t- il.

L’autre problème demeure cependant le suivi de l’entretien des forages. Le constat qui se dégage est que, peu de temps après leur mise en service, ils se retrouvent curieusement à sec. Dr Auguste Ombolo, chef de département Hydraulique et maîtrise des eaux à l’Institut supérieur du Sahel (ISS), pense que le problème provient de la mauvaise prestation des entreprises chargées de la construction des ouvrages.

« Pour construire un bon forage, on doit préalablement faire des études géophysiques et s’assurer de la disponibilité des eaux souterraines. Mais on constate que les entreprises en charge de la construction des forages ne réalisent pas ces études préalables. C’est parce qu’elles sont coûteuses. Ainsi, beaucoup d’entreprises font dans le bricolage, car elles n’ont pas la technicité et le matériel adéquat pour réaliser un forage productif qui peut servir les populations », analyse Auguste Ombolo. Pourtant, selon lui, « il est plus facile de mobiliser de l’eau souterraine à l’extrême-Nord qu’ailleurs dans le pays. »  Lire la suite sur www.loeildusahel.info

Jean Areguema

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