C’est depuis plus de deux mois. Leur disparition est un risque de propagation de la maladie et rend difficile la lutte menée contre cette infection pulmonaire.Une certaine psychose s’est emparée de la population de la région de l’Est-Cameroun. La cause, près de 200 malades de tuberculose admis dans les centres de traitement de maladie se sont simplement fait la belle et ont fondu dans la nature. Toutes choses qui inquiètent le chef d’unité de lutte contre la tuberculose à la délégation régionale de la santé de la région de l’Est –Cameroun. Pour lui, cette situation est due « soit à la mobilité des malades qui n’habitent pas près des centres de traitement de la tuberculose (cbt), soit le manque de moyens de déplacement ou tout simplement des décès ».
Les 189 disparus dont il s’agit, font partie de la cohorte de 2010 dont les résultats sont déjà disponibles. Dr Antoine Etoundi Evouna a fait comprendre mardi 17 avril 2012 que « ces malades sont souvent bien pris en charge dans les cbt. Mais dès que leur état de santé commence à s’améliorer, ils disparaissent dans la nature malgré la sensibilisation que nous menons dans ce cadre. » Un argumentaire qui concorde avec celle des médecins qui reconnaissent que « si la lutte contre la tuberculose au niveau de la région de l’Est pose problème, c’est parce que le mal est corrélatif au manque de sérénité des malades qui parfois, laissent des numéros de téléphones indisponibles » ce qui ne facilite pas leur suivi.
La tuberculose étant une maladie très contagieuse, ces malades errants présentent un réel danger pour la société au cas où leur disparition ne serait pas liée au décès. Cependant, pour le chef d’unité de lutte contre la tuberculose, « la réduction du taux de malades perdus de vue est un défi à relever pour éviter des cas de résistance au traitement et de nouvelles contaminations dans les communautés »d’où son appel à l’encontre des personnels des vingt centres de dépistages et de traitement de la tuberculose que compte la région de l’Est, pour des entretiens plus approfondis avec les malades. C’est qui regrette d’ailleurs c’est que « lorsqu’un malade de tuberculose perdu de vue est retrouvé, celui-ci recommence son traitement au point zéro. Au lieu de six mois, il peut passer à 12 voir 21 mois »
D’où la nécessité d’implication de tous et de chacun dans le combat de cette redoutable maladie gratuitement prise en charge au Cameroun. Selon l’Organisation Mondiale de la Santé(OMS), la tuberculose se présente aujourd’hui comme la deuxième maladie infectieuse qui a ôte la vie à de milliers de personnes. Cette maladie connue depuis la haute antiquité, conserve encore de nos jours toute son actualité. Fidèle et douloureuse compagne de l’homme, elle s’est adaptée à toutes les mesures de lutte qui ont été mises en œuvre et se pose en véritable défi pour l’humanité.
La contamination est interhumaine et favorisée par les gouttelettes de sang émises lors de la toux d’un malade portant des lésions pulmonaires généralement excavées. La maladie peut atteindre tous les organes, et le diagnostic se fait quasi exclusivement par l’examen bactériologique des crachats, la radiographie des poumons n’entant utilisée que dans l’intention d’apprécier l’étendue des lésions pulmonaires.
Elle frappe n’importe qui, n’importe quand et s’acharne cependant davantage sur les couches les plus défavorisées de la société. Face au phénomène d’abandon du traitement par les malades dans la plupart des cbt à L’est du Cameroun, il faudrait peut- être adapter une politique de santé aux attentes des patients par un dialogue suffisamment stable pour construire une relation durable entre soignants et soignés.
Ange-gabriel Olinga B.
Le Messager