Les transgressions dans l’exploitation du bois sont nombreuses.
Ceux des camerounais qui ont déjà eu l’opportunité de passer dans une zone forestière ont certainement remarqué des troncs d’arbres gisant sur le côté d’une route. Et leur aspect vieillot témoigne souvent de ce qu’ils sont à l’endroit depuis un moment. Il s’agit d’une des infractions répertoriées par le ministre des Forêts et de la faune(MINFOF) :l’abandon de bois en forêt, passible de poursuite et de sanction. « Car il n’est pas compréhensible que l’on détruise des éléments de la forêt pour le simple plaisir de le faire », souligne un responsable du ministère en charge des forêts. A coté de cette transgression qui put paraitre drôle ; il y en a d’autres.
Selon un sommier rendu public récemment par le minfof ; on peut citer le non marquage du bois coupé, la non délimitation de la zone de coupe (forêt communautaire, domaine national…), la non matérialisation des limites, l’exploitation non autorisée au delà des limites. Les exploitants étant assez ingénieux, les fonctionnaires du ministère ont également recensé des exploitants qui trafiquent les documents de voitures transportant le bois, ceux qui sont tellement pressés de vendre qu’ils abattent des arbres dont le tronc n’a pas encore atteint le diamètre admis dans une coupe.
Mais au vu des pratiques quotidiennes dans le secteur de l’exploitation forestière ; il ya certaines infractions plus courantes que d’autres. L’exploitation sans autorisation ou illégale vient en tête, avec des nombreuses variantes, dans le genre exploitation frauduleuse dans le domaine national, exploitation du domaine privé de l’Etat, etc. Et c’est ce registre qui fait couler beaucoup d’encre et salive. Des cas de stocks de grumes saisis à travers le pays sont fréquemment relayés par les médias. Des saisies qui s’expliquent également par le non paiement de la redevance forestière. Laquelle redevance est une source importante de revenus pour les collectivités territoriales décentralisées. Ce qui justifie, par exemple, que le maire d’une commune dans la région du Sud a pris sur elle, il ya quelques mois, de bloquer plusieurs chargements d’une société forestière qui ne s’était pas acquitté de cette taxe.
Malheureusement pour ce magistrat municipal ; son vis à vis dans cet affrontement avait du soutien haut placé, car les pressions seraient venues de partout pour que les stocks saisis soient libérés. Ce qui a fait dire à certains observateurs que les fonctionnaires du Minfof sot complices de ces exploitants illégaux ; « Nous commettons immédiatement des vérifications et sanctionnons en cas de confirmation des charges » affirme Ngole Philip Ngwese ; Minfof. Plusieurs de ses collaborateurs impliqués dans l’exploitation illégale de bois ont d’ailleurs reçu des avertissements ou des blâmes, quand ils n’ont simplement été relèves de leurs fonctions. Une façon de dire que l’étau ne repose pas seulement sur les opérateurs économiques véreux
Jocelyne Ndouyou Mouliom