Le choléra évolue dans le département de la mayo-Tsanaga à un rythme inquiétant. Le comité départemental de lutte contre cette épidémie qui s’est réuni le 18 juillet 2014 dans la salle des délibérations de la commune de Mokolo s’en est alarmé.
C’est que, après les premiers cas notifiés dans le district de santé de Mogodé le 26 avril 2014, la maladie s’est rapidement propagée dans d’autres districts de santé du département.
A la date du 18 juillet 2014, les statistiques présentées par les membres du comité départemental de lutte contre le choléra font état de 1072 cas enregistrés dont 56 décès. Dans cette hécatombe, le district de santé de Mogodé, épicentre de cette maladie détient la palme d’or avec 796 cas dont 39 décès .Une semaine après le 25 juillet 2014 116 nouveaux cas dont 10 morts ont été signalés dans ce même arrondissement. Une évolution de la maladie qui porte désormais les statistiques à 1.188 cas dans le département de la mayo-Tsanaga avec 66 décès.
L’arrondissement de Mogodé est suivi de près par le district de santé de Hina qui présente 164 cas pour 10 décès, Bourha a enregistré 96 cas avec 6 décès, tandis que le district de santé de Mokolo a notifié 11 cas avec 0 décès pour l’instant. Seul à ce jour, le district de santé de Koza qui couvre les arrondissements de Koza et du Mayo-Moskota n’a pas encore enregistré de cas de choléra.
Au cours de la réunion du comité de lutte contre le choléra qui a réuni autour du préfet, Raymond Roksobo, tous les sous-préfets du Mayo-Tsanaga, les maires, les chefs des districts de santé et le responsable du HCR du camp des refugiés de Minawao, les causes de l’évolution rapide de l’épidémie ont été épluchées. Il a été relevé parmi elles, la non utilisation des latrines par les populations, la défécation à l’ire libre, les considérations culturelles observées dans certaines localités, notamment Mogodé, Bourha et Hina. Ces pratiques qui concernent la consommation de la bière locale, le bil-bil, et les attroupements dans les deuils ne favorisent pas l’adhésion totale des communautés à la lutte contre cette épidémie.
Pour freiner la propagation du choléra dans le département de la mayo-Tsanaga, des mesures ont été prises par les sous-préfets au niveau des comités d’arrondissement. Ainsi, dans les arrondissements de Mogodé, Hina et Bourha qui enregistrent le plus grand nombre de cas de maladies atteints du choléra, la fabrication et la vente de la bière locale est interdite, tout comme la vente ambulante de certains aliments et fruits dans les marchés périodiques. De même il est interdit la défécation à l’air libre et les attroupements aux deuils.
Le préfet Raymond Roksbo a également prescrit aux différents acteurs de travailler résolument en sensibilisant les populations afin de leur éviter les hécatombes dont elles ont été victimes en 2010. A ce jour dans la région de l’Extrême-Nord, deux départements sont touchés par le choléra. Il s’agit du département du Mayo-Tsanaga et du département du Logone et Chari. Ici, c’est le district de sante de Goulfey qui a notifié des cas de choléra. Même si aucun cas de décès n’a encore pas été enregistré dans cette aire de santé
Jean Areguena-l ‘œil du sahel-