Il s’agit précisément des habitants de l’arrondissement de Ngoyla, dans la région de l’Est Cameroun, qui viennent de bénéficier de ce financement de l’Union Européenne.
Ils sont exactement 4 villages, parmi lesquels une communauté des pygmées Baka, qui sont concernés par ce financement. Ces différentes communautés recevront donc 38.5 millions de Fcfa, mais en contrepartie elles s’engagent à gérer durablement les forêts communautaires, dont elles sont attributaires. C’est donc un souffle nouveau pour ces communautés, qui bénéficient ainsi des fruits des contrats dans le cadre de paiement pour services environnementaux (Pse), à travers le projet, Fonds mondial de la nature (Wwf)-Union Européenne.
De ce qu’on apprend, l’argent sera essentiellement investi dans les micro-projets sociaux. Aussi cet engagement va permettre de développer l’agroforestière comme principale activité de lutte contre la déforestation et la dégradation des forêts. D’ailleurs dans cette démarche, ces communautés ont reçu du Wwf, 20000 plants de cacaoyers hybrides et 2000 plants de safoutiers à haut rendement. Pour les représentants des communautés bénéficiaires, c’est une aubaine. «Vous pouvez imaginer l’immense joie des communautés après la signature de ces contrats. L’ensemble de notre communauté est en fête. Nous ne pouvions pas attendre mieux à cette période», a déclaré Pascal Blaise Babot, leader communautaire du village Zoulabot I.
Il faut le dire, la mise en œuvre du projet Pse, a été précédée d’une vaste campagne de consultation apprend-on. Au cours des concertations avec les communautés cibles, il a été question de leur présenter les avantages et les inconvénients. Par la même occasion, des documents écrits pour les différents accords ont été partagés avec les différentes communautés.
C’est , à la suite d’une étude de faisabilité engagée par Wwf, menée par Bioclimate, que les 4 villages pilotes ont été retenus. Plusieurs activités ont été menées sur le terrain notamment la recherche du consentement des communautés, l’élaboration des scénarii de référence et du projet l’élaboration d’un mécanisme de partage des bénéfices, le micro-zonage et l’identification des principales activités du projet. La plupart de ces activités ont contribué à l’obtention d’éléments-clés de cet accord entre le Wwf et les communautés.
Selon les études menées par le Wwf dans le cadre de ce projet, il ressort que c’est l’extrême pauvreté des populations locales qui les pousse à exercer une énorme pression sur la forêt ou à accepter l’exploitation forestière illégale.
« Ce projet est déployé comme un moyen de lutte contre le changement climatique par l’amélioration des conditions de vie des populations et la réduction de leur dépendance absolue à l’égard de la forêt. Wwf est en partenariat avec le gouvernement dans la lutte contre le changement climatique à travers la réduction de la déforestation et la dégradation des forêts», a déclaré Gilles Etoga, responsable du programme Wwf Jengi TRIDOM.
Lucienne Wouassi