Les enfants de moins de 5 ans et les femmes enceintes sont les plus touchés.En 2017, le paludisme a été à l’origine de 33,4% de consultations dans les formations sanitaires de l’Adamaoua. Il s’en est suivi 60,3% d’hospitalisations et malheureusement, 20,7% de décès dans la région ont été causés par cette maladie, les enfants de moins de 5 ans étant les plus touchés. Ces statistiques sont donc suffisamment alarmantes, pour redoubler d’ardeur dans la lutte contre cette pandémie.
A l’occasion de la 11e journée mondiale de lutte contre cette maladie le 25 avril dernier à Ngaoundéré, sous le thème « prêt à vaincre le paludisme », autorités sanitaires et administratives avaient refait le plaidoyer pour la réduction de la mortalité. Ce, à travers l’utilisation des moustiquaires imprégnées et l’hygiène autour des domiciles notamment.
«Le paludisme constitue la première cause d’absentéisme au lieu de travail, à l’école et la première cause de dépenses de santé pour les ménages et les entreprises», avait indiqué Jean Kouda, représentant du gouverneur de l’Adamaoua à la commémoration.
Des actions sont cependant menées pour remonter la pente. Ainsi, des femmes de l’Adamaoua reçoivent des traitements préventifs intermittents dans les formations sanitaires lors des consultations prénatales, les cas suspects de paludisme sont testés par des microscopes ou par test de diagnostic rapide, la plupart des antipaludéens sont disponibles de façon permanente dans la région…
En outre, 81% des enfants de moins de 5 ans ont été traités gratuitement du paludisme simple, alors que 35% l’ont aussi été du paludisme grave en 2017 dans l’Adamaoua. «Mais il reste des choses à parfaire, notamment au profit des femmes et des enfants», a souhaité Jean Kouda.
C’est que malgré la lutte acharnée contre le paludisme dans l’Adamaoua, il y a encore des poches de résistance. «Le paludisme est la première cause de mortalité chez les enfants de moins de 5 ans. Dans cette tranche, pour tous les cas de maladie enregistrés dans nos formations sanitaires en 2017, 44,7% étaient des patients atteints du paludisme. Et pour tous les décès enregistrés dans cette tranche d’âge, 35,4% étaient des bébés de moins de 5 ans. Pour tous les cas de maladie enregistrés, 21% de décès sont liés au paludisme et 5,1% de ces décès concernent les femmes enceintes. C’est fardeau socioéconomique parce qu’il contraint les ménages et l’Etat à dépenser », a souligné la responsable du groupe technique régional de lutte contre le paludisme dans l’Adamaoua.
Il faut noter que c’est en dents de scie qu’évolue le paludisme dans l’Adamaoua. En 2014 et 2015, le nombre de patients souffrant de paludisme est en hausse ; puis, il y a une chute en 2016 due à la distribution en masse des moustiquaires imprégnées, selon les responsables de santé. Mais le paludisme rebondit de plus belle en 2017 dans l’Adamaoua. «Est ce que les moustiquaires distribuées ne sont pas utilisées comme il le fait ? Ou alors y at- il un relâchement de notre part, en tant que personnel de santé ?», questionne la responsable du groupe technique régional de lutte contre le paludisme. Une manière d’interpeller tout un chacun à se prémunir davantage.
Par Bertrand Ayissi , journal l’œil du Sahel-cameroun-