Les armes remises par les braconniers au délégué régional de la forêt et faune pour la région de l’Extrême-Nord, jean-David Gigba, ont été réceptionnées officiellement le 14 janvier 2014.
C’était au cours d’une cérémonie présidée par le sous-préfet de l’arrondissement de Mora Ivan Pierre Migne, en présence d’Aïcha Moussa, coordonnatrice du projet Minfof-Uicn-Ppte dans la région de l’Extrême-Nord.
Désormais conscients des enjeux de la préservation du Parc National de Waza, fleuron du tourisme au Cameroun, les braconniers ont décidé de remettre délibérément aux services du Ministère des forêts et de la faune de la région, les armes de chasse, outils par excellence de leur activité préjudiciable à la nature.
Ils étaient plus d’une centaine à avoir pris d’assaut l’esplanade de la chefferie de Kossa, cadre choisi pour la cérémonie. Dans ce canton, 14 armes sont récupérées et les 16 autres à Magdemé, village situé à plus d’une dizaine de kilomètre de l’arrondissement de Mora.
L’action d’éclat qu’à réussi l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), pour convaincre les braconniers riverains au parc national de Waza à renoncer aux activités de braconnage, est le résultat de plusieurs mois de sensibilisation menée auprès de ces ennemis de la faune.
L’engagement pris par les braconniers est un fait rarissime dans la région de l’Extrême-Nord, où les populations s’adonnent de plus en plus aux activités de destruction des parcs et autres conservations. Dès son lancement dans la région de l’Extrême-Nord au mois de juin 2013, le projet Minfof et l’Uicn et financé par le gouvernement camerounais, s’est donné pour ambition de procéder par une approche pédagogique, à la sensibilisation des populations à l’importance et nécessité impérieuse de protéger les ressources fauniques dont regorge le parc national de Waza.
La décision salutaire des braconniers est saluée par le sous-préfet de Mora. Le chef de terre, dans son allocution, a invité les autres braconniers à emboiter le pas à leurs compères. Puisque des mesures alternatives sont proposées par le projet Minfof-Uicn-Ppte pour leur reconversion. « Nous venons d’assister à un acte de bravoure des ex-braconniers. Nous saluons cet acte et tenons à les accompagner dans leur reconversion. Cela va se faire en plusieurs étapes. Dans un premier temps, nous allons d’abord les structurer. Après la structuration, il sera question d’identifier leurs besoins. Dans cette optique, nous allons donc les aider à monter des micro-projets qui vont leur permettre de mener des activités licites afin qu’ils puissent s’insérer véritablement dans la société. Pour ceux qui n’ont pas encore remis leurs armes, je pense que la cérémonie de ce jour constitue une grande activité de sensibilisation. Nous espérons bien que l’engagement de déposer les armes, décidé par les braconniers fera tâche d’huile auprès des indécis » a indiqué Aicha Moussa, coordonnatrice du projet Minfof-Uicn-Ppte dans la région de l’Extrême-Nord.
A l’issue de la cérémonie de Kossa, elle s’est dite satisfaite des résultats probants enregistrés par le projet qu’elle pilote dans cette partie du pays. Car, elle et son équipe ont travaillé et réussi à amener les communautés et les acteurs à comprendre l’importance que l’administration accorde à la prévention des ressources naturelles en général et celles du Parc national de Waza en particulier, afin de récupérer officiellement les armes de chasse entre les mains de braconniers et à encourager ces derniers à se reconvertir à d’autres activités génératrices des revenus. Reste à savoir si d’autres armes ne viendront pas relancer l’activité.
Jean Areguema