Les Centres de Soins et d’Accompagnement en Addictologie au Cameroun ont enregistré l’arrivée de 1 318 patients en 2022, selon le ministère de la Santé publique. Ces chiffres alarmants s’ajoutent aux 1 596 patients déjà pris en charge dans ces centres spécialisés jusqu’en 2021. Les jeunes âgés de 20 à 24 ans représentent environ 30% de ces patients.
Les données analysées montrent également que les jeunes de 15 à 19 ans représentent 15% des patients, tandis que les moins de 15 ans représentent 2,7%, a déclaré le ministre de la Santé publique, Manaouda Malachie. Cette situation est préoccupante car de nombreuses personnes qui consomment de la drogue font face à de graves problèmes de santé et ont du mal à s’en sortir sans l’aide de la société. De plus, la stigmatisation de ces personnes peut nuire à leur santé physique et mentale et les empêcher d’accéder à l’aide dont elles ont besoin.
Une corrélation inquiétante a également été établie entre la consommation de drogues et l’infection au VIH/Sida. Parmi les 1 318 nouveaux patients admis dans les centres, 123 ont effectué un dépistage du VIH/Sida et 33 se sont révélés positifs, soit 10% des patients. Ces chiffres soulignent que le trafic illicite et la consommation de drogues représentent de graves menaces pour la santé, la paix et la cohésion sociale.

Face à cette situation, le ministre de la Santé publique appelle à un changement de comportement et insiste sur la nécessité de prendre des mesures concrètes. Le Président de la République, Paul Biya, a déjà interpellé la jeunesse à plusieurs reprises sur les dangers de la consommation de drogues, ce qui a conduit à la mise en place d’un Plan national de lutte contre la consommation de drogues et d’alcool.
Un Plan Stratégique National de Lutte contre ce fléau est en cours de finalisation au ministère de la Santé publique, sous la coordination du Comité National de Lutte contre la Drogue. Ce plan, qui s’étalera sur la période 2024-2030, mettra l’accent sur les interventions préventives ciblant différents groupes d’âge, allant de l’enfance à l’âge adulte, et incluant les familles, les écoles et les communautés. Les enfants des rues seront également une cible privilégiée.
Il est primordial de mettre fin à la stigmatisation et à la discrimination et de renforcer la prévention dans la lutte contre la consommation de drogues. Les êtres humains doivent être traités avec respect et empathie, malgré l’illégalité de leur comportement. La sensibilisation de toute la communauté à cette cause est essentielle pour changer les mentalités et offrir une aide effective aux personnes concernées.