De nombreuses localités du Nord Cameroun sont actuellement sous la menace de chenilles aux allures mystérieuses qui détruisent les cultures de mil à grande échelle.
Selon nos informations, les agriculteurs des régions du Mayo-Danay, Mayo-Kani, Logone-et-Chari et une partie du Diamaré ont tiré la sonnette d’alarme il y a quelques jours déjà face à l’invasion soudaine de leurs champs de mil par ces chenilles aux origines inconnues.
Joseph Boumzina, un agriculteur de Kaikai témoigne : « C’est la catastrophe dans mon champ. Sur un hectare je ne pense pas récolter plus de 5 sacs de mil tellement les dégâts sont importants. Les chenilles ont tout dévoré, ne laissant que les tiges« .
Le scénario se répète dans les villages voisins de Yagoua, Moulvoudaye ou Dargala. Ici, les agriculteurs parlent carrément d’un « phénomène jamais vu » car ce ne sont plus seulement les tiges mais bien les épis qui sont la cible des chenilles.

Pire encore, dans le Logone-et-Chari, les cultures doivent également faire face à une invasion de criquets qui s’ajoute à la menace des dérèglements climatiques.
Les agriculteurs tentent désespérément d’endiguer le fléau à l’aide de pesticides, mais avec des résultats mitigés.
Contacté, le délégué régional du ministère de l’Agriculture (Minader) dans la région tente de minimiser l’ampleur de la crise. Pourtant, de nouveaux signalements parviennent chaque jour des zones de production du mil et du maïs.
Les pluies récentes compliquent également la tâche des paysans qui souhaitent avancer les récoltes pour limiter les pertes.
Si rien n’est fait d’urgence, c’est toute une région qui risque de sombrer dans une grave crise alimentaire. Les populations locales craignent déjà des pénuries de céréales et une flambée des prix sur les marchés.
Le gouvernement camerounais est sous pression pour intervenir rapidement afin d’identifier l’origine de cette invasion mystérieuse et lutter efficacement contre les chenilles ravageuses, avant qu’il ne soit trop tard. Les regards se tournent désormais vers Yaoundé pour une réponse à la hauteur de l’enjeu.
Amadou Soulé